Depuis le 1er mars 1990, la Banque de France assure le secrétariat des commissions de surendettement instituées par la loi du 31 décembre 1989 qui a été modifiée en 1995, 1998, 2003 et 2010.
Ces commissions, dont une au moins a été créée dans chaque département, ont reçu pour mission de rechercher des solutions aux problèmes rencontrés par les particuliers qui ont contracté un endettement excessif par rapport à leurs facultés de remboursement, que ce phénomène résulte d’un recours immodéré ou inadapté au crédit (surendettement dit « actif »), ou qui sont confrontés à une réduction de leurs ressources à la suite d’un accident de la vie (chômage, maladie, invalidité, divorce…, surendettement dit « passif »), entraînant parfois l’impossibilité de faire face aux dettes de la vie courante.
Depuis le 1er novembre 2010, l'accès aux procédures de surendettement ne pourra plus être refusé aux personnes surendettées au seul motif qu'elles sont propriétaires de leur logement.
Au titre de la gestion des secrétariats des commissions, il incombe aux services de la Banque de France d’accueillir les débiteurs concernés et d’assurer l’instruction de leur dossier, en menant notamment, pour le compte de la commission, les négociations avec les créanciers et en élaborant des mesures de recommandations destinées à être soumises aux magistrats.
Composition de la commission
La commission de surendettement est composée de sept membres :
Depuis la réforme intervenue en 2003, un juriste et un conseiller en économie sociale et familiale participent également à l’instruction des dossiers et assistent aux réunions de la commission où ils ont voix consultative.
L’ensemble des membres de la commission, ainsi que toute personne qui participe à ses travaux, sont soumis à une obligation légale de confidentialité.
Examen de la recevabilité de la demande
Il faut adresser à la commission les renseignements suivants, qui resteront confidentiels :
La commission vérifie en premier lieu que le demandeur remplit les conditions exigées par la loi pour bénéficier du dispositif, à savoir :
Lorsqu’un débiteur s’est porté caution d’un particulier ou d’une entreprise individuelle sans en avoir été le dirigeant, les dettes nées de son engagement sont prises en compte dans sa situation de surendettement.
Après avoir statué sur la recevabilité du dossier, la commission informe de sa décision le débiteur et l’ensemble de ses créanciers.
A compter du 1er novembre 2010, il y a une suspension automatique des éventuelles voies d'exécution dès la recevabilité du dossier de surendettement (et dès le dépôt du dossier si la commission considère qu'il y a une urgence particulière).
Lorsque cela est nécessaire, la commission peut demander au juge de l’exécution, en application des dispositions de l’article L. 331-5 du Code de la consommation, de procéder à une suspension des voies d’exécution.
En cas d’urgence, le juge peut être saisi directement par le préfet ou son délégué, le représentant local de la Banque de France ou le débiteur lui-même.
Orientation
Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 1er août 2003, une seconde étape consiste, pour la commission, lorsqu’elle a admis la recevabilité du dossier, à décider vers quel type de procédure il doit être orienté.
Cette orientation varie en fonction de la gravité de la situation de surendettement :
Si vous les acceptez, ces mesures s’imposeront à vous et vos créanciers. Le contenu de ces mesures dépend de votre situation financière :
-> soit votre situation peut être redressée. Dans ce cas, les mesures peuvent consister en :
- l’étalement des remboursements dans le temps,
- la réduction des taux d’intérêt (qui ne pourront alors être supérieurs au taux légal),
- l’imputation prioritaire des remboursements sur le capital,
- en cas de vente du logement principal, la réduction (qui peut être totale) des sommes restant dues des prêts immobiliers après la vente, si le prix obtenu ne permet pas de régler la totalité de la dette.
-> soit vous êtes en situation d’insolvabilité caractérisée par une absence de ressources ou de biens saisissables de nature à permettre un apurement de tout ou partie de vos dettes et rendant inapplicables les mesures énumérées ci-dessus. Dans ce cas, la commission peut recommander un moratoire d’une durée n’excédant pas deux ans. Durant cette période, le paiement des intérêts est suspendu, sauf proposition contraire de la commission. En ce cas, seules les sommes dues au titre du capital peuvent produire des intérêts dont le taux n’excède pas le taux légal.
A l’issue de cette période, la commission réexamine la situation du débiteur. Si un plan de rééchelonnement ne peut être établi et si les biens ne sont pas de nature à désintéresser les créanciers, la commission peut alors proposer l’effacement partiel des dettes, à l’exception des dettes alimentaires, des amendes et des réparations pécuniaires allouées aux victimes dans le cadre d’une condamnation pénale.
L’avis de la commission est adressée au débiteur, à chacun des créanciers et au juge de l’exécution dans le délai de 15 jours, afin de permettre à ce dernier d’exercer un contrôle juridictionnel de la procédure de recommandation menée sous l’égide de la commission.
A compter du 1er novembre 2010, la nouvelle loi a pour but d'améliorer la relation des banques avec leurs clients surendettés.
La priorité est d'assurer aux personnes en surendettement la continuité de leurs services bancaires et leur offrir des services adaptés.
Les établissements bancaires :
- lorsqu'ils assurent la tenue de comptes de personnes surendettées ne seront informés du dépôt du dossier devant la commission qu'à la date où sa recevabilité est prononcée. Les banques ne pourront plus procéder au remboursement direct du découvert utilisé qui sera en quelque sorte gelé et inclus dans la procédure de surendettement,
- seront sanctionnés en cas de non-respect du principe de non-remboursement des dettes antérieures (nullité de la décision prononcée par le juge),
- ne pourront plus prélever de frais pour des opérations de prélèvement initiées par un créancier lorsque la créance est incluse dans la procédure et, le cas échéant, fait l'objet de mesures décidées par la commission de surendettement,
- ont l'obligation d'assurer la continuité du compte de la personne surendettée,
- doivent proposer à leur client surendetté des services bancaires, et notamment des moyens de paiement, adaptés à la situation.
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